VERT- DE - LIS. VERT D'IRIS. RECETTE N° 1. | |||
Nom usuel : Vert d'iris. |
Nom vernaculaire : Vert flambe, vert-de-lys, vert des frères de Limbourg. Domaine : Végétal Détrempe : Au clair d'oeuf. Manuscrit source : L'Art d'Enluminure Traité du XIVe siècle traduit du latin avec des notes tirées d'autres ouvrages anciens et des commentaires par Louis Dimier. Auteur : ANONYME |
RECETTE GÉNÉRALE TIRÉE DU MANUSCRIT1. (Auteur anonyme). Voici comment le vert d'iris s'obtient.
On cueille les fleurs nouvelles au printemps, dans le temps de leur croissance, et on les pile dans un mortier de marbre ou de cuivre. On en exprime ensuite le jus au moyen d'un linge (ou d'une éponge) que l'on presse dans un pot vernissé. Dans le jus ainsi recueilli jetez d'autres linges de lin bien nets, qu'ils trempent par 1 ou par 2 fois, les ayant auparavant baignés d'eau d'alun de roche, et puis séchés. Quand ils auront bien imbu le jus d'iris, mettez-les sécher à l'ombre. Vous les conserverez entre les feuillets d'un livre. De la couleur ainsi mise en réserve, on fait avec le massicot2 jaune un vert d'un magnifique effet dans la peinture. Naturellement si vous procédez à un nouveau bain de jus d'iris avec les | linges une fois secs, (piécettes ou pezzuoles3) le pouvoir de la couleur augmentera. RECETTE A CHAUD DE LA COULEUR VERTE AVEC L'IRIS. Prendre des pétales frais d'iris violets, et faire cuire à l'eau de source ou de pluie pendant 15 minutes. Ajouter 1 cuillerée à café d'alun de roche et continuer la cuisson encore 5 minutes. Ajouter de la lessive de cendres de bois et continuer à faire bouillir encore 10 minutes. Filtrer et ajouter de l'eau de miel ou de sucre candi et faire chauffer un peu, puis filtrer. VARIANTE DE LA RECETTE À CHAUD. Pour donner du corps à cette couleur, ajouter de la craie, faire bouillir 30 minutes en y ajoutant 1 cuillerée à café |
d'alun de roche ainsi que de la lessive de cendres. AUTRE RECETTE À CHAUD DE LA COULEUR VERTE. Laisser macérer les pétales frais d'iris violets dans de l'eau de source ou de fontaine, puis broyer au mortier et laisser reposer jusqu'au lendemain. Chauffer d'abord doucement cette bouillie, et faire ensuite bouillir pendant 30 minutes, recueillir le jus en pressant les pétales et faire dissoudre dans ce jus de l'alun; puis ajouter de la lessive de cendres de bois.
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Notes : 1- Note sur le traité intitulé: De arte illuminandi (L'art d'enluminer). D'après M. Louis Dimier, dont il en donne une première traduction française en 1927, ce traité à paru deux fois en latin, en 1877 à Naples par les soins de M. Démétrius Salazaro, et en 1887 à Paris par ceux du savant Lecoy de la Marche. M. Lecoy de la Marche a transcrit le traité original à Naples en 1873 et considère que l'édition publiée par M. Salazaro laisse beaucoup à désirer du point de vue de l'exactitude. 2- Le massicot jaune. Obtenu par chauffage du blanc de plomb. C'est aussi le giallulinum ou giallolino de Cennino Cennini d'Andrea dans son ouvrage Il libro dell'Arte. 3- Piécettes ou pezzuoles. Petits morceaux de tissus ( de lin en particulier) parfois même usagés, que l'on trempe dans de l'eau alunée et qui, après séchage, sont teints avec une matière colorante, séchés, puis conservés entre les pages d'un livre pour usage ultérieur. |