ENCRE NOIRE ATRAMENTUM. RECETTE N° 2. | |||
Nom usuel : Encre gallo-ferrique. |
Domaine : Végétal / Minéral Broyage : Éclatement grossier des noix de galle. Manuscrit source : Miscellanea alchimistica. 1470-1479. Manuscrit H 490. (Albani 906) Bibliothèque de la Faculté de Médecine de Montpellier. Auteur : ANONYME |
POUR FAIRE DE L'ENCRE NOIRE ATRAMENTUM. (arrement1). Prends une livre de sulfate (de fer2), une livre et demie de noix de galle3 et une livre de gomme. Fais tremper les noix de galle brisées dans trois chopines d'eau pendant trois jours. Fais cuire jusqu'à réduction de l'eau au trois-quarts. Après l'avoir passée, ajoutes-y une once de gomme et remue jusqu'à liquéfaction de cette gomme. Ensuite, ajoute une once de sulfate dans cette eau froide, remue et laisse reposer pendant un jour. Enfin, passe (filtre) et conserve ce produit dans des ampoules.
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Notes : 1- Arrement. Du latin « atramentum », de l'ancien français « arrement » signifiant encre. Définitions extraites du recueil portant le titre : La chirurgie de l'abbé Poutrel, texte picard de 1300 env. Une autre explication du mot « arrement » se trouve dans la chanson de Roland. Texte original de la chanson : « Qans Rolans veit la contredite gent kiplus sunt neirs que n'en est arrement que n'unt de blanc ne mais que sul les deuz ço dist li queus. Or sai je veirement que boi murrum par le mien escient. Ferrez Franceis! Car jo l'vo recumenz dist Oliver . Dehet ait li plus lenz. Aicest mot Franceis se fierent enz ». Traduction : « Quand Roland voit la gent maudite, plus noire que l'encre et qui n'a de blanc que les dents, il dit maintenant il est certain, et je le sais bien, que c'est aujourd'hui que nous mourrons. Frappez Français ! Allez je recommence ! Olivier dit : honni soit le plus lent ! A ces mots les |
Notes : Français foncent sur les païens ». 2- Sulfate de fer. Appelé aussi vitriol vert, venant de l'ancien français vedriol attesté dans les Gloses de Rachi au XIe siècle. 3- Noix de galle. Venant du latin « galla », appelée « cécidie » nom tiré du grec « kêkidion ». Les noix de galle sont induites par la piqure d'un insecte cécidogène (Andricus kollari) appelé parfois cynips de la galle ronde. |