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Michel Larroche

ASSIETTE À DORER. RECETTE N° 1.

Nom usuel : Assiette à dorer avec brunissage.
Broyage : Eau de colle de queues de poissons.
Détrempe : Au clair d'oeuf.

Manuscrit source : Miscellanea alchimistica. 1470-1479 ? manuscrit H 490. (Albani 906) Bibliothèque de la Faculté de Médecine de Montpellier.
Auteur : ANONYME

VÉRITABLE RECETTE POUR FAIRE DES LETTRES D'OR A BRUNIR.
Prends du gis (gypse, pierre à plâtre) des peintres bien broyé et la même quantité de bol arménien, ainsi que de sucre " pierre " (en morceaux), si le temps est humide et davantage si le temps est sec. Broie le tout avec de l'eau de colle de queues de poissons si tu peux t'en procurer ou sinon, de toute autre eau de colle, la plus claire cependant. Laisse le tout à tremper 1 jour et 1 nuit, broie bien les matériaux. Prends un peu de safran que tu ajouteras à ce mélange afin d'obtenir une eau bien colorée et, au moment de broyer, tu verseras de cette eau, goutte à goutte comme tu l'aurais fait avec l'eau de la colle de queues de poissons. Lorsque tout sera bien broyé, tu en rempliras une coquille puis tu
ajouteras une détrempe au 

blanc d'oeuf, la quantité qui te semblera convenable, et utiliseras le tout pour dorer tout ce que tu voudras dorer. Lorsque ce sera fait, humidifie avec l'haleine de la bouche et racle délicatement avec le dos de la lame d'un couteau jusqu'à ce que la surface des lettres reste bien lisse et régulière en épaisseur. Place ton or à ta guise et brunis-le, en invoquant le nom de Dieu. Tout ceci est pure vérité car je l'ai expérimenté moi-même. 

AUTRE RECETTE POUR LE MÊME SUJET.
Prends du blanc d'oeuf que tu écraseras avec une petite éponge ou un morceau de laine très fine, et laisse pourrir pendant 30 jours. Prends la valeur d'1 oeuf du " plâtre mort des peintres ", 1 noix de bol arménien, 1 petit
pois chiche 

d'aloès, 3 fibres (fils, stigmates, styles) de safran et 1 lentille de « judio » (juif ?). Tout ceci doit être broyé et mélangé au blanc d'oeuf, jusqu'à ce qu'il puisse couler sur la plume (d'oiseau).Après avoir écrit avec ce mélange, laisse-le bien sécher puis racle-le avec un petit couteau, en le [abahandolo] peu à peu. Ensuite, place l'or dessus et, à l'aide d'une dent de boeuf, la plus lisse possible, fixée sur un manche, appuie fort sur l'or puis brunis-le. Si, par hasard, la couche extérieure se fendille, ajoutes-y de la cire d'oreille (cérumen), autant que tu voudras. Et veille bien, au moment de poser la 
« sisa » (assiette à dorer) sur le parchemin, que celui-ci ne
soit pas gras, et, si c'était le cas, frotte avec de la mie de pain l'endroit sur lequel tu voudras poser l'or. Lorsque tu fabriqueras cette « sisa » fais-le en utilisant des « pilules » (trochisques) de la taille d'amandes mondées et, au moment d'écrire, détrempe une d'elles ou davantage si besoin, avec de la gomme cuite (eau gommée).

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